LE FILM

Le film

 

Sur cette page, vous trouverez des éléments de présentation du film L’Épine dans le coeur : bande annonce, synopsis, l’équipe du film, un commentaire sonore sur l’affiche ; des explications sur la genèse du film et sa réception ; un sujet consacré aux Harkis réalisé par Michel Gondry et présent dans le DVD du film ; des informations sur la fabrication du film, ses lieux de tournage ainsi que sa place dans la filmographie de Michel Gondry et son appartenance à une thématique qui lui est chère, la transmission.

 

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BANDE ANNONCE

 

 

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SYNOPSIS

 

De 1952 à 1986, Suzette a sillonné les écoles des Cévennes en tant qu’institutrice. Devant la caméra de son neveu, Michel Gondry, elle raconte ses aventures quotidiennes et lui permet ainsi de découvrir une réalité familiale méconnue. 

2009, France
Documentaire, 1h26
Réalisé par Michel Gondry
Sortie le 21 avril 2010
Production – Partizan Films (Georges Bermann + Khalid Tahhar)
Distribution – Mars distribution
Sélection officielle Hors Compétition
Festival de Cannes (France, 2009)

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L’ÉQUIPE

 

IMAGE
Jean-Louis Bompoint
Claire-Anne Largeron
SON
Guillaume Le Bras
Eric Valin
MONTAGE
Marie-Charlotte Moreau
ANIMATION
Valérie Pirson

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L’AFFICHE

 

C’est Michel Gondry lui-même qui a réalisé l’affiche de son film dédié à sa tante Suzette, son héroïne. Sa signature est glissée discrètement sous une école, en bas à droite…

Ce film fut produit à ses frais, avec une équipe réduite. Il complète donc l’idée du «All by myself», du tout par moi-même, idée de «l’artisanat» si chère à Gondry.

 

À écouter – Jehanne Bréchet-Bouix commente l’affiche.

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GENÈSE DU PROJET

Comment vous est venue l’idée de filmer votre tante Suzette, la protagoniste de L’Épine dans le cœur ?

 

Ma tante Suzette avait beaucoup de choses à raconter. Elle a eu une vie assez passionnante, riche et particulière. Elle a été institutrice dans des coins reculés du Gard et elle a traversé l’Histoire de la deuxième moitié du XXe siècle. Elle a toujours été très impliquée puisqu’en 1952 elle a enseigné à des expatriés d’Indochine suite à la guerre, puis aux harkis. Ensuite, elle a été exposée à l’exode rural. Ses classes se réduisaient, et elle passait donc d’une école à l’autre. C’est mon fils qui m’a suggéré de faire un film sur elle. Elle était venue pendant un an à New York s’occuper de lui et l’aider à faire ses devoirs, lorsqu’il est entré en classe de 5ème au lycée français. Il y a d’ailleurs des images de cette période dans le film. Elle nous racontait toutes ses histoires d’institutrice. Faire L’Épine dans le cœur m’a pris quatre ans. Au début, elle était très maîtresse d’école, pas aussi vivante qu’à l’accoutumée dès qu’il y avait la caméra. On cherchait aussi ses anciens élèves, mais il n’y en avait pas énormément. Alors on s’est dit qu’on allait interviewer son fils, parce que lui-même avait été un de ses élèves, ce qui ne lui avait d’ailleurs pas vraiment rendu service parce qu’ils étaient tout le temps ensemble. Suzette était à la fois la maman et la maîtresse. On a constaté toutes les tensions qui existaient entre eux, et il a fallu trois ans pour convaincre Suzette de parler de l’homosexualité de son fils. C’est là que le film a pris de la profondeur.

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INTERVIEW DE MICHEL GONDRY (2010)
par Eric Kervern pour AlloCiné

L’Épine dans le cœur débute effectivement comme un portrait de votre tante avant de s’attacher à sa relation avec son fils, Jean-Yves. On comprend alors que le titre du film se réfère à lui, votre cousin : Suzette l’avoue en pleurant face à la caméra ?

 

Oui. D’ailleurs Suzette m’en a voulu d’orienter le film sur ce sujet. Au début, elle ne voulait pas m’accompagner au festival de Cannes, puis elle est venue pour me faire plaisir, et pour son fils. Elle m’a finalement pardonné. Et le film a contribué à aider à réparer leur relation. Elle a fini par accepter Jean-Yves, qui a pu avoir un petit ami. Ils vivent désormais dans le même village. Ce qui est amusant, c’est que le reste de ma famille n’a jamais compris pourquoi je faisais ce film. Ils n’ont jamais voulu le regarder, le trouvant trop personnel.

Ce choix de centrer L’Épine dans le cœur sur votre cousin s’est-il opéré au tournage ou pendant le montage  ?

 

Principalement au tournage. C’était un sujet si délicat que s’il n’y avait pas eu la caméra, je n’aurais pas abordé le sujet avec ma tante. La configuration me permettait de me protéger derrière une machinerie, qui a délié les langues. Je me suis dit aussi qu’il fallait que le sujet s’élève un peu, qu’il se densifie, ou qu’il se dramatise. Il fallait donc aller là où ça faisait mal.

Entretien avec Michel Gondry
Extrait du hors-série de la revue Répliques

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ARTICLE DE PRESSE À LA SORTIE DU FILM

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UNE BRÈVE HISTOIRE DES HARKIS

Supplément du DVD de L’Épine dans le coeur

Vos documentaires vous permettent-ils d’exprimer des préoccupations politiques absentes de vos films de fiction ? Un supplément DVD de l’Épine dans le cœur vous donne ainsi l’occasion d’exposer une des raisons de la mise en chantier du film : le statut des harkis ?

 

J’essaie de les glisser effectivement, mais je ne me sens pas très armé pour vraiment les affronter à bras le corps, parce que j’ai une très mauvaise mémoire, et souvent peur de dire certaines choses. (…) Ma tante a enseigné aux harkis, dont on parle peu. J’étais assez fier de ce petit sujet de six minutes.

 

 

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FABRICATION

Combien de temps a duré le tournage ?

 

Je ne sais plus exactement, mais il a été assez étalé. Nous avons tourné plusieurs étés, un automne et un hiver. D’ailleurs, vers la fin du film, quand Suzette marche dans la neige, elle me disait que je l’enterrerais, que c’était le dernier hiver de sa vie. Aujourd’hui, elle est toujours en pleine forme.

 

L’Épine dans le cœur s’inscrit dans votre parcours entre deux films américains très écrits, Soyez sympas, rembobinez et The Green Hornet. Aviez-vous un scénario préalable au tournage ?

 

Non, je n’avais quasiment rien. J’ai commencé à interviewer Suzette avec une petite caméra vidéo, puis j’ai estimé que tourner en pellicule serait préférable, notamment du fait de l’omniprésence de la nature. Mais il n’y avait pas d’écriture au sens propre. Je ne pense pas qu’il faut écrire les documentaires parce qu’on risque de devenir manipulateur. Il faut découvrir son film pendant le tournage.

Entretien avec Michel Gondry
Extrait du hors-série de la revue Répliques

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CARTE DES LIEUX DU PARCOURS DE SUZETTE

De 1952 à 1986, Suzette a sillonné les écoles des Cévennes (Gard) en tant qu’institutrice.

 

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LES SALLE-DU-GARON

1954

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MONTJARDIN

1955

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LA MOULINE

1956-1962

 

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VILLEMAGNE

1963

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REVENS

1966

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ARRIGAS

1971

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CAMPRIEU

1972

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AUBORD

1980

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TRANSMISSION

Avec le recul, donnez-vous à L’Épine dans le cœur une place à part dans votre carrière ?

 

Non, je le range dans mes documentaires, comme Block Party ou Conversation animée avec Noam Chomsky. Comme ce dernier, L’Épine dans le cœur parle de la transmission du savoir par des personnes d’un certain âge. Il y est traité également de l’acquisition de la langue et de l’écriture par des enfants. Suzette a des idées assez poussées sur la question, même si, évidemment, elle n’a pas les outils de Noam Chomsky.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ces deux films, vous vous mettez à la place de l’apprenti ?

 

Exactement. Plus précisément, je suis à la place de celui qui veut transmettre un savoir. C’est dans cette position que je me suis senti avec ma tante aussi bien qu’avec Chomsky. J’avais le privilège de m’entretenir avec ces gens qui avaient une vie extraordinaire et des connaissances inouïes, et je permettais au spectateur d’y accéder. Je voulais à un moment donné faire une trilogie avec The We and the I, L’Épine dans le cœur et Conversation animée avec Noam Chomsky. Il existe dans ces trois films une réflexion sur les rapports humains et sur la connaissance d’un milieu qu’on n’envisage jamais sous cet angle.

Entretien avec Michel Gondry
Extrait du hors-série de la revue Répliques

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DEUX INTERVENTIONS AUTOUR DU FILM

DANS LE CADRE DU DISPOSITIF LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA EN OCCITANIE / PYRÉNÉES-MÉDITERRANÉE

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JOURNÉES DE FORMATION POUR LES ENSEIGNANTS
ORGANISÉE PAR L’ACREAMP
(Auch – Octobre 2019)
Intervention de Claudine Le Pallec-Marrand autour du réalisateur Michel Gondry et de son film L’Épine dans le coeur

Dans le cadre des journées de formation pour les enseignants de l’Académie de Toulouse du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.

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JOURNÉES DE FORMATION POUR LES ENSEIGNANTS
ORGANISÉE PAR FESTIVAL CINÉMA D’ALÈS – ITINÉRANCES
(Narbonne – Novembre 2019)
Intervention de Nicolas Thévenin autour du réalisateur Michel Gondry et de son film L’Épine dans le coeur

Dans le cadre des journées de formation pour les enseignants de l’Académie de Montpellier du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.